À contre courant

J’ai longtemps hésité avant de publier cette chronique, puis finalement je me suis dit qu’il fallait peut-être équilibrer un peu le débat sur le climat qui règne en ce moment autour du FCN. Ni la première, ni la dernière, cette polémique qui enfle en ce moment à propos de René Girard (principalement) n’en finit pas de mettre le feu aux poudres.

Avant toute chose, ce qui va suivre relève clairement d’une impression personnelle et c’est pour cette raison que mon discours est écrit à la première personne, contrairement à d’habitude.

J’ai donc lu ce week-end avant le match Nantes-Bastia (1-0), un « billet » écrit par l’excellent journaliste Christophe Delacroix pour le non moins excellent journal Ouest-France. Prenons tout d’abord la définition proposée par Larousse pour le terme « billet » :
« n.m : Le billet est une forme courte, informationnelle, humoristique, souvent satirique. »
Pas de problème côté définition, le billet sur le FCN rentrait bien dans cette catégorie, même si les caractéristiques « humoristique » et « informationnelle » pouvaient largement être discutées. Alors je me suis dit que mon club de coeur, le FC Nantes, n’était plus le sujet de beaux articles mais de billets satiriques sous forme de règlements de compte contre René Girard. En prolongeant ma réflexion, je me suis dit que finalement C.Delacroix était peut-être le seul à assumer la  nature de sa publication : un billet. En effet, j’ai l’impression de ne lire que ça en ce moment. Là où j’aimerais me plonger dans des analyses sur le jeu, sur les joueurs, sur la tactique, je ne découvre presque que des sujets sans intérêt sur des événements mineurs.

Parlons un peu de René Girard. Coach des canaris depuis 8 matchs, je ne lui voue pas une grande admiration et j’attends encore de voir comment va se passer la suite. Pourtant, je me surprends à vouloir le défendre. L’acharnement médiatique qu’il subit depuis sa conférence de presse du jeudi 29 septembre est incroyable. Loin de cautionner ses propos, notamment lorsqu’il fait appel aux aïeules des journalistes, je suis surpris par l’intérêt que ceux-ci accordent à une sortie un peu déplacée. A quoi fallait-il s’attendre en posant une question à l’entraîneur actuel au sujet de son hypothétique successeur ? Une réponse délicate et attentionnée ? Soyons sérieux, la réflexion de M.Girard n’est pas acceptable, mais le sort qui lui a été réservé ensuite est tout aussi pitoyable. Imaginez cette même conférence de presse avec Michel Der Zakarian 1 an plus tôt. Il aurait certainement pu réagir de façon aussi virulente, et en lisant les billets et autres articles sur le sujet, il aurait fait passer les mouchoirs aux pleureuses.

Le contexte est différent aujourd’hui, il est beaucoup plus simple d’enfoncer le couteau sur un homme qui n’a pas le soutien du public. Avec Der Zakarian, cette affaire n’aurait pas eu le même retentissement. Les nombreuses plaintes des journalistes auraient peut-être même tourné au ridicule.

Je me suis dit que l’acharnement contre Girard allait s’arrêter après la victoire contre Bastia. Malheureusement, la dose d’encre létale n’avait pas eu l’effet escompté, et l’entraîneur n’était pas encore dehors. Le résumé du match était alors tout trouvé : « le sursis », presque de quoi publier d’autres billets en attendant que la guillotine Kita ne tombe enfin sur l’entraîneur gardois, vivement la prochaine défaite. C’est tout ce qu’on peut souhaiter à ceux qui ont peur de revivre tant de violence en conférence de presse.

Pour l’instant, on ne sait pas ce que va devenir ce FCN 2016-2017, mais après 8 journées seulement, il est encore raisonnable de laisser travailler le groupe sereinement. Il y a encore beaucoup de travail et la qualité de l’équipe n’est pas vraiment celle espérée. Ces joueurs, ce groupe, ce staff, ont juste le droit de travailler tranquillement encore quelques mois. Il sera plus judicieux de dresser un bilan à la trêve. Rassurez-vous messieurs les journalistes, je ne vous en voudrai pas de ne pas assister aux conférences du méchant René. Le terrain nous fournira bien assez de vérités, et ce sont celles là qui nous intéressent. Courage aussi pour passer par dessus les bâches opaques de la Jonelière, celles qui vous condamnent à publier des billets d’humeur plutôt que des articles de fond. J’avais pourtant cru voir déambuler quelques journalistes librement dans les allées de la jonelière…

Concluons simplement pour ceux qui ont eu le courage de me lire jusqu’ici : le FCN ne va pas bien, il ne faut pas le cacher. Mais arrêtons de ternir l’image déjà assez écornée de ce club. La liberté de la presse est importante mais ne doit pas se dresser comme justification à n’importe quelle querelle de bas étage. La Beaujoire et la Jonelière ne sont quand même pas encore des terrains pour grands reporters de guerre.

Allez Nantes

Nicolas

Twitter : @GuillemotN

3 commentaires

  1. Bien envoyé et très bien écrit attendons au moins jusqu’à la trêve avant de tirer des conclusions bien trop hâtives et de condamner ainsi cet entraîneur

  2. Très très bien écrit. …bravo.

  3. Merci pour vos réactions c’est sympa 🙂

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